EDITO Janvier 2023
L’année 2022 a été marquée par deux évènements majeurs : le retour d’une forte inflation d’une part liée aux conséquences du redémarrage post covid, et la guerre en Ukraine d’autre part ; ce deuxième point entraînant un renchérissement de l’énergie, des engrais et des produits alimentaires, renforçant d’autant l’inflation sous-jacente. Les banques centrales ont donc dû remonter leurs taux, mettant fin à la politique de taux négatifs, ce qui a provoqué la baisse des valeurs de fortes croissance trop chèrement valorisées, le dégonflement de la bulle des crypto monnaies ainsi que des performances décevantes sur la plupart des marchés, l’indice CAC 40 affichant un repli de – 9,5 %.
Notre fonds Lamartine Performance accuse plus le coup étant principalement investi en belles valeurs de croissance fortement valorisées.
Comment se présente l’année à venir ?
Les optimistes considéreront que cette année sera marquée par un retour à la normale rassurant, dans la mesure où l’inflation sera mieux contrôlée et sensiblement réduite, ce qui redonnera du pouvoir d’achat aux consommateurs en évitant un ralentissement trop marqué de l’économie.
Ils se risqueront même à envisager la paix dans le Donbass, et peut-être même la levée des sanctions pesant sur l’économie russe, signifiant une reprise du commerce mondial.
Quant aux pessimistes, leur attention sera focalisée sur les banques centrales : Agissent-elles trop tôt, trop tard ou trop fort, voire pas assez, ce qui ne manquera pas de se terminer par une nouvelle récession destructrice de valeur…
Pour eux, la fuite en avant des Russes pour se sortir d’une situation militaire sans issue ne manquera pas de plonger l’ancienne sphère soviétique dans un chaos, d’où le pire serait à craindre.
Le point essentiel reste la réouverture de la Chine: va-t-elle relancer l’inflation dans l’énergie? va-t-elle résoudre les problèmes de chaînes d’approvisionnement et diminuer les tensions sur les prix?
De notre point de vue, la reflation mondiale en cours devrait se poursuivre en 2023 alors que l’économie mondiale entre dans la dernière phase de son cycle économique. Cette phase devrait durer plus longtemps qu’habituellement car l'héritage des politiques Covid a généré un choc de la demande important et une tension élevée sur les marchés de l’emploi, produisant des salaires plus élevés. Ainsi, l'inflation cyclique devrait rester supérieure aux objectifs des banques centrales, et ce, même si les chocs sur l'offre s'estompent. Sur le plan structurel, le monde post-Covid pourrait devenir plus inflationniste en raison de la régionalisation des chaînes de production ainsi que d'une inélasticité des prix accrue venant de la demande alimentée par les investissements des Etats dans les énergies renouvelables et la défense. La combinaison des facteurs cycliques et structurels devrait inciter les banques centrales à poursuivre le resserrement de leur politique monétaire ou, du moins, à maintenir plus longtemps leurs taux d'intérêt à des niveaux restrictifs.
Quels choix pour les investisseurs ?
L’inflation restant encore forte ce semestre, les experts s’accordent à penser que la fin de la remontée des taux ne se produira pas avant le second semestre prochain, il est donc encore un peu tôt pour revenir sur les obligations, sauf sur le compartiment des « corporates » où certaines opportunités commencent à apparaître.
Ces taux élevés ne favoriseront pas non plus le secteur immobilier, où les prix tutoient des sommets, quand les emprunteurs rencontrent de vraies difficultés pour obtenir leurs crédits.
Quant aux prix de l’énergie et des matières premières, il est raisonnable de penser qu’ils resteront soutenus, tant que l’activité se maintient et en raison de la réouverture de la Chine.
Enfin, sur le marché des actions, il conviendra d’être particulièrement sélectif, en évitant les entreprises les plus endettées, pour privilégier celles qui bénéficient des meilleurs « pricing power », et parmi les secteurs, la santé, les banques et, probablement, l’énergie (attention cependant aux bulles de certaines valeurs dans la “transition énergétique” notamment les fabricants d’éoliennes, cette technique “has been”, inefficace et meutrière pour les paysages ) ne devraient pas décevoir.